Michel en Suède: les nouvelles du mois de mai

Le temps se réchauffe petit à petit. Ou plus précisément, il fait moins froid, parce qu’avec des maximas qui oscillent entre 12 et 15 degrés, nous n’avons pas beaucoup de réserves. Cela devrait être la région la plus chaude de Suède, mais à Stockholm (400 km plus au nord), il faisait déjà 25 degrés. Pas évident pour notre topclub à Kristianstad, mais au moins le gazon pousse déjà un petit peu. Nous mettons tout en oeuvre pour offrir aux golfeurs une expérience de jeu optimale et maintenir notre classement élevé en Suède.

Présentation, présentation, présentation
C’est ce qu’on a dit au jeune Bevan Tattersal sur The Belfry et il nous le transmet à son tour. Il n’y a pas de pression au niveau du temps, mais tout doit être parfait. Quand une ligne de tonte n’est pas à votre goût: tondez-la à nouveau. Si vous voyez un panneau ou un poteau de travers quelque part, arrêtez ce que vous faites et redressez-le. Et lorsque le gazon d’un chemin n’est plus en bon état, on sort le coupe-bordures, et on remplace ce gazon par du nouveau. Ce sont des détails, mais sur un terrain de haut niveau, tout doit être parfait tous les jours.
Les holes et les teemarkers sont déplacés tous les jours. Il s’agit de limiter les dégâts causés par le jeu, mais également et surtout d’augmenter le plaisir de jeu. Les gens qui séjournent dans les lodges jouent tous les jours et il est alors agréable de pouvoir jouer sur un terrain de golf ‘différent’ jour après jour.
L’entretien ici est assez physique. Tant les greens que les tees sont tondus à la simplex, tandis que les 82 bunkers de l’East Course sont râtissés à la main. Les bords du bunker, qui se composent souvent de gazon empilé, sont taillés manuellement avec des ciseaux. C’est aussi très laborieux mais cela permet d’offrir une finition parfaite.
Enfin, les fairways sont tondus tous les jours et les déchets de tonte sont ramassés. Tous les efforts sont mis en œuvre afin de perfectionner les ‘diamants’. Ils doivent avoir la bonne forme et être orientés vers le green. Pour maintenir les fairways en parfait état, la ‘divotcrew’ est au poste tous les mardis matins. Il s’agit d’un groupe d’une dizaine de seniors qui viennent reboucher tous les divots des fairways sur base volontaire. Les membres sont en effet très fiers de leur terrain de golf et ce travail est réalisé avec plaisir. La présentation avant tout!

Greenkeeper / Golfer
Pour certains ici, la différence entre un greenkeeper et un golfeur est très petite. Tous les greenkeepers jouent en effet au golf, mais il y a aussi deux golfeurs professionnels parmi les greenkeepers. Ludwig ‘Ludde’ Nordeklint a été principalement actif sur le Tour scandinave et le Challenge Tour. Il est également connu ici au club de golf de Kristianstad pour son ‘hole-in-one’ sur le trou sept, un dogleg par 4. Ludde a toujours combiné le golf professionnel avec son travail de greenkeeper, un métier qu’il a toujours préféré à celui de teaching pro.
Ake Nilsson a également débuté sur le circuit scandinave, mais a ensuite évolué sur le Tour européen après quelques années. Avec plus de 30 tournois et quelques places dans le top 10, il a bien tiré son épingle du jeu. Au cours des dernières années avant la pandémie, il a principalement joué sur le Challenge Tour, mais cette année, il tente de se re-qualifier via la qualifying school. En attendant, il travaille comme greenkeeper dans son club d’origine à Kristianstad. Il trouve tellement de satisfaction dans son boulot qu’il voit son propre avenir dans le greenkeeping après le golf de toute façon.
De nos jours, cela peut sembler étrange de passer du statut de golfeur professionnel à celui de greenkeeper, mais par le passé c’était par contre souvent le cas. Les premiers professionnels d’un club faisaient en effet souvent aussi office de greenkeepers. ‘Old’ Tom Morris, qui est souvent considéré comme le père du greenkeeping moderne, a remporté The Open Championship à quatre reprises entre 1861 et 1867… et ce n’est pas non plus tout à fait illogique: Ludde et Ake sont très robustes d’un point de vue physique et ils combinent leur sens du détail à leur vision du golf. Ake a sa propre vision du greenkeeping: ‘Je veux façonner le parcours comme je voudrais le jouer.’ N’est-ce pas une merveilleuse motivation que vous pouvez avoir en tant que greenkeeper?
Avec la GAB, nous nous efforçons également d’intéresser nos greenkeepers à jouer au golf. Après tout, un bon chef goûte son plat, n’est-ce pas? Nous sommes donc très heureux que notre compétition annuelle de golf pour les greenkeepers gagne encore en popularité. Après une pause Corona en 2020, nous espérons pouvoir reprendre cela à l’automne. Je gagnerais encore certainement à m’entraîner un peu plus moi-même, donc mon sac de golf est prêt et je pars pour la zone d’entraînement de ce pas. Hej så länge!

Par le passé, Michel Van Uffelen a exercé la fonction de greenkeeper principal pour les clubs de golf de Beveren et de Coxyde. Au cours des quatre dernières années, il était notamment responsable du terrain de football du Stade Roi Baudoin, ainsi que des terrains de différents clubs professionnels belges. Depuis le mois d’avril, il travaille et il étudie en Suède grâce au programme de bourses FEGGA.