Le club de golf le plus accueillant de Belgique avec des fleurs le long des trous

Source: GreenTechPower

Johan Vanwiddingen, le greenkeeper du Golfforum de Lummen fait partie des meubles depuis longtemps pour le club. ‘Dès mes 15 ans, je venais déjà donner un coup de main à mon père. Je connais donc très bien le terrain. Mon père a été greenkeeper à Lummen de 1991 à 2003, date à laquelle je l’ai remplacé. Auparavant, je m’occupais principalement d’aménagement et d’entretien d’espaces verts. Tout comme mon père, je ne travaille d’ailleurs pas en tant qu’employé, mais bien comme indépendant.’ M. Vanwiddingen emploie lui-même deux personnes à temps-plein pour l’entretien du parcours. L’un d’entre eux est son neveu et ils collaborent déjà depuis plus de 10 ans dans la bonne humeur. A l’époque du père de M. Vanwiddingen, le parcours comptait 6 trous. Entretemps, le parcours compte 9 trous et occupe 15 hectares. ‘A mes débuts en 2003, tout était encore assez simple. Nous étions équipés de petites tondeuses à siège Jacobsen et Ransomes. Et en cas d’apparition de maladies, nous pouvions tout simplement utiliser des produits chimiques,’ souligne M. Vanwiddingen. Le Golfforum Lummen n’est pas le plus grand parcours de golf de Belgique, mais bien un des plus compliqués. De ce fait, de nombreux joueurs européens viennent s’y entraîner. C’est par ailleurs un des clubs belges qui organise le plus grand nombre de tournois. Pour le greenkeeper Johan Vanwiddingen, il n’est donc pas évident de maintenir le gazon en parfaite condition tout au long de l’année. Et la barre est placée haut, car l’an dernier, le club a reçu le trophée du club de golf le plus accueillant de Belgique.

De nombreux passages étroits
A cette époque, les bunkers étaient râtissés à la main, tandis qu’à présent, cette tâche est confiée à une machine. M. Vanwiddingen: ‘de même, les fairways étaient alors tondus à l’aide d’une Toro à trois cylindres, tandis que maintenant nous utilisons une John Deere à cinq cylindres.’ A l’époque, le greenkeeper avait également moins de travail car le parcours ne comptait que 6 trous. A présent, la charge de travail est plus importante vu que le terrain comporte 9 trous. Lors de l’agrandissement du terrain, la superficie est également passée de 12 à 15 hectares. D’après lui, le Golfforum de Lummen est également particulier, car c’est un parcours qui compte de nombreux passages étroits entre les arbres. Par ailleurs, il est nécessaire de placer la balle de manière très précise à certains endroits, car autrement elle peut vite rouler du mauvais côté, ce qui complique encore davantage les choses. M. Vanwiddingen: ‘cela rend donc le jeu très compliqué! Et cela augmente également notre charge de travail, car il s’agit d’un parcours entouré d’arbres.’ C’est la raison pour laquelle de nombreux joueurs européens disent que lorsqu’on sait jouer sur le parcours du Golfforum Lummen, on sait également jouer sur les parcours de golf les plus difficiles d’Europe. En général, les passages entre les arbres font entre 10 et 50 mètres. De plus, quatre trous sont caractérisés par des passages très étroits.

Tailler et élaguer tout au long de l’année
La taille des arbres et l’évacuation des feuilles mortes en automne et en hiver représentent les travaux les plus importants. M. Vanwiddingen: ‘suite à la récente tempête, de nombreux arbres sont tombés et nous sommes encore toujours affairés à nettoyer le tout.’ Pour garder le parcours propre, le greenkeeper utilise une balayeuse spéciale de John Deere, qui est également en mesure de ramasser les pommes de pin et les aiguilles des nombreux conifères implantés le long du parcours. ‘Nous avons tellement de travail que nous devons nettoyer tout au long de l’année,’ souligne le greenkeeper. ‘Et ce travail est nécessaire. Autrement, les golfeurs ne seraient plus en mesure de retrouver leurs balles lorsqu’ils jouent.’ Une autre particularité du club de golf de Lummen est le parc de machines assez complet. Le club dispose ainsi de débroussailleuses, de tronçonneuses, de taille-haies, etc… Comme le souligne M. Vanwiddingen: ‘normalement, vous n’avez pas besoin de tant de matériel, mais dans nos conditions, c’est nécessaire. Pour le moment, nous utilisons encore des débroussailleuses à essence de Stihl, mais bientôt nous allons passer à des modèles sur batteries. Ces derniers sont plus respectueux de l’environnement et font de plus aussi moins de bruit.’

Connaître la consommation des machines
Un autre point à souligner en ce qui concerne l’entretien du parcours du Golfforum Lummen est que le nombre d’heures de fonctionnement de chaque machine individuelle est tenu régulièrement à jour, de même que la quantité d’essence ou de diesel qui est consommée. M. Vanwiddingen: ‘c’est principalement dû au fait que je travaille en tant qu’indépendant. Je dois savoir précisément ce qui est consommé, de même que le nombre d’heures de travail afin de facturer exactement mes prestations. Cela vaut pour toutes les tondeuses de greens, de fairways et de roughs. Alors qu’auparavant, je travaillais avec des machines de marque Ransomes, Kubota ou Toro, nous ne travaillons à présent plus qu’avec la marque John Deere.’ Les heures de travail annuelles des tondeuses de greens, de fairways et de roughs se situent entre 150 et 300 heures. La consommation annuelle de diesel pour les tondeuses de greens est comprise entre 350 et 400 litres, contre une moyenne allant de 610 à 660 litres pour les tondeuses de fairways. Les tondeuses de roughs consomment quant à elles entre 750 et 790 litres de diesel. D’autre part, le tracteur John Deere 3745 fait entre 500 et 600 heures sur base annuelle, pour une consommation comprise entre 850 et 950 litres de diesel. Pour les débroussailleuses, les tronçonneuses et les taille-haies, le greenkeeper n’a pas les chiffres sous la main, mais il remarque cependant que le nombre total d’heures de travail avec le tracteur et les machines, de même que la consommation, sont restés assez stables au fil des ans. ‘En moyenne, la consommation n’augmente ou ne baisse pas, à moins bien sûr d’utiliser des machines sur batteries. On va alors bien entendu calculer en kWh.’

Gérer entièrement l’entretien en main propre
En ce qui concerne les machines, le greenkeeper du Golfforum Lummen a l’autorisation d’acheter ce qu’il a besoin de la part du directeur et propriétaire Emiel Vandepaer. M. Vanwiddingen: ‘et cela me satisfait. Peu de directeurs d’un terrain de golf accepteraient une telle chose. L’avantage est que nous disposons à présent d’un parc de machines relativement récent et bien adapté, ce qui nous permet d’entretenir le parcours de manière efficace. C’est ainsi que la plus vieille tondeuse de fairways n’a pas deux ans et que la plus ancienne tondeuse de greens n’a pas trois ans. Je m’occupe en personne, et avec l’aide d’un ami, de la plupart des travaux de maintenance sur le parc de machines. Cet ami a de plus travaillé pendant de nombreuses années en tant que technicien chez John Deere, ce qui fait que c’est la personne idéale pour les travaux plus spécifiques, comme l’affûtage des couteaux, le réglage des moteurs, etc…’ Au cours des dernières années, M. Vanwiddingen fait de plus en plus confiance aux mêmes marques. C’est un choix réfléci. ‘Notamment John Deere, car un ami dispose des connaissances pour les réparer et les entretenir. Par ailleurs, le service offert par John Deere est très bon, ce qui est également important pour nous. Et comme notre technicien habite également Lummen, la boucle est bouclée,’ souligne-t-il.

Rénover le parcours
A l’époque où son père était greenkeeper, M. Vanwiddingen a beaucoup aidé pour la rénovation et le nouvel aménagement du parcours du Golfforum Lummen. ‘Et pas uniquement pour la rénovation de ce parcours de golf, mais également pour d’autres parcours en Belgique. J’ai ainsi par exemple également donné un coup de main pour la rénovation du parcours de golf d’Hasselt. Le grand avantage est que je peux à présent utiliser l’expérience accumulée afin d’améliorer notre parcours. Pour le moment, je m’affaire, avec mon personnel, à rénover le trou numéro 9 du parcours. Le but est d’améliorer encore le jeu. Il y avait en effet trop d’arbres et les passages devenaient trop étroits. L’an dernier, nous avons entièrement rénové le trou numéro 8.’ Bien entendu, les critères comme l’environnement, la durabilité et le choix de produits biologiques gagnent également en importance au Golfforum Lummen.
‘Je me concentre principalement sur l’entretien, la durabilité et l’environnement,’ souligne M. Vanwiddingen, ‘nous voyons également la nécessité de passer de produits chimiques à des produits biologiques ou naturels afin de renforcer le gazon. Nous essayons bien entendu de limiter tant que possible le recours à des produits chimiques, mais certaines années cela reste loin d’être évident. De plus, les joueurs veulent jouer tout au long de l’année et sur tous les trous, alors que le gazon préfère une certaine période de repos. C’est parfois contradictoire. Lorsque le gazon subit trop de stress, il faut alors souvent recourir à davantage de produits, et c’est justement ce que nous cherchons à éviter.’

De nombreux tournois
Le Golfforum Lummen est un des clubs belges où se déroulent le plus grand nombre de tournois. M. Vanwiddingen: ‘c’est principalement dû au fait que nous avons beaucoup de membres et que notre parcours présente un sérieux défi pour les joueurs provenant d’un peu partout en Europe. Lors des tournois, on joue en général sur 18 trous, ce qui fait que le gazon souffre doublement. Afin de pallier à cet inconvénient, nous recourons à des variétés classiques comme le ray-grass anglais ou la fétuque rouge. Lors des tournois, ce sont bien entendu les greens qui souffrent le plus. C’est pourquoi je réalise une aération et un sablage une fois par mois. C’est encore relativement simple, car le sol se compose de sable et de pierres. C’est donc un sol assez dur, et je dois faire attention à ne rien casser. L’aération à dents creuses et le sablage pour assurer une meilleure disponibilité de l’eau sont de leur côté effectués une fois par an. En ce qui concerne l’irrigation, nous recourons à une installation avec des asperseurs fixes placés dans le sol. L’arrosage est une opération exigeante sur ce terrain très vallonné, car le sol sèche très vite lorsque le temps est chaud.’ L’entièreté du système d’irrigation a été aménagé déjà avant que le père de M. Vanwiddingen ne soit le greenkeeper. Afin de respecter les abeilles, une ruche a été aménagée l’an dernier sur le terrain: ‘les résultats donnent satisfaction. Bien entendu, le parcours fait la place belle à la nature, notamment grâce aux nombreux arbres. C’est une des raisons pour lesquelles les joueurs aiment bien jouer ici. La nature les attire, de même que la technicité du jeu.’ M. Vanwiddingen est satisfait de pouvoir entretenir le terrain du Golfforum Lummen: ‘comme il s’agit d’un parcours de 9 trous qui est utilisé intensivement tout au long de l’année, il n’est pas toujours évident de tout mener à bien, certainement en été, mais je commence alors d’habitude vers 6h du matin et je stoppe avant que la plupart des joueurs ne commencent.’

Des golfeurs connus
Emiel Vandepaer le directeur et propriétaire du Golfforum Lummen a transformé le terrain en un parcours de golf professionnel au cours des dix dernières années. ‘Au départ, il s’agissait d’une initiative de l’école de golf de Lummen, mais elle hésitait à démarrer. J’ai donc tenté ma chance,’ dit-il en souriant. ‘Et cela a été une bonne chose.’ D’un point de vue général, le parcours de golf a été construit en trois grandes phases successives. Au début, le parcours comptait 7 trous. Deux trous supplémentaires ont été ajoutés en 1994, et le terrain a ensuite été complètement réaménagé en 2003, toujours avec 9 trous. ‘Dans l’ancienne configuration à 9 trous, un certain nombre de trous comportait des crossovers. Il fallait donc attendre lorsque quelqu’un d’autre jouait sur un autre trou, mais ce genre de situation est plutôt dangereuse. Nous avons donc décidé de supprimer ces crossovers.’ Et le Golfforum Lummen est connu pour certains des joueurs qui y ont joué. M. Vandepaer indique par exemple que Luc Nilis, Bernd Thijs ou Wesley Sonck ont joué sur le parcours. ‘Depuis 2013, nous avons 2 par 5 et 2 par 3 + 5 par 4.’ Tout comme M. Vanwiddingen, M. Vandepaer voit également que le secteur du golf devient de plus en plus durable. Ils sont d’avis que la solution finale en ce qui concerne la suppression des produits chimiques n’est pas encore entièrement au point. ‘A l’heure actuelle, nous essayons de recourir tant que possible aux produits naturels. L’an dernier, nous avons réalisé de nombreux essais à ce niveau. Il en ressort que la solution directe n’existe pas encore. Le recours aux produits naturels implique souvent que d’autres problèmes vont apparaitre. L’été dernier, tout allait bien, mais en hiver, nous avons soudainement été confrontés à des algues noires sur notre gazon. Ce problème est entretemps résolu.’

Des prés fleuris pour agrémenter le parcours
Depuis l’an dernier, des prés fleuris ont été aménagés le long des trous 4 et 7 du parcours. M. Vandepaer: ‘le but recherché est de rendre notre parcours encore plus attrayant. L’an dernier, nous avons constaté que les joueurs apprécient énormément cette démarche. Ces bordures fleuries sont ensemencées à l’aide d’un mélange spécial. Cela nous permet aussi de préparer notre parcours pour l’avenir.’ Vu son âge, M. Vandepaer est également à la recherche d’un successeur: ‘heureusement, un certain nombre de personnes compétentes, tant dans ma famille qu’au niveau des membres, pourraient reprendre ce parcours le jour où je prendrai ma pension.’ En tant que joueur de golf invétéré, le propriétaire du golf de Lummen estime que les règles de golf pourraient être quelque peu assouplies. ‘Je trouve qu’en Belgique, les règles de golf pourraient être moins sévères. Je vois que les règles très strictes appliquées en Angleterre ont souvent pour effet de décourager les jeunes qui pratiquent le sport. Je pense par exemple à la longueur des clubs ou encore au fait de ne pas pouvoir retirer des objets non fixés sur le terrain. C’est une attitude typiquement anglaise de tout vouloir régler jusque dans les moindres détails, mais il vaudrait parfois mieux supprimer des règles trop contraignantes. Je trouve que la première chose qui importe est de prendre plaisir au jeu et que les règles arrivent ensuite dans un deuxième temps.’ M. Vandepaer est naturellement très fier que son parcours de golf a été désigné, et pour la seconde fois de suite, comme le club de golf le plus accueillant de Belgique par l’European Leading Courses. ‘Et nous n’avons pas d’influence à ce niveau, le jury de cette organisation vient jouer sans que nous le sachions. En 2016, lorsque nous avons gagné pour la première fois, nous étions très étonnés et par ailleurs très contents! L’an dernier, nous avons à nouveau gagné et nous avons alors pensé que cela ne pouvait pas être le fruit du hasard.’ Pour M. Vandepaer, ce qui importe dans le golf sont les gens et l’ambiance. ‘Donc, le personnel du bar est sympathique et les gens se disent bonjour sur le parcours. Et lorsqu’on nous pose une question, nous essayons d’y répondre au plus vite. Nous n’aimons pas faire attendre les gens. Par ailleurs, nous connaissons tous nos membres, et il y en a beaucoup, par leur prénom. En tant que club, nous continuons de grandir, mais nous continuons à miser sur l’ambiance chaleureuse et la qualité.’