Frédéric Cahay est Head Greenkeeper à Naxhelet, Head Groundsman à Tubize et consultant technique.

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Source: GreenTechPower

A travers cette rubrique, nous voulons faire évoluer l’image de défaitisme du secteur des parcs et jardins qui ne trouve pas de personnel, ou des travailleurs qui viennent s’y former avant de chercher du boulot dans un autre secteur. Cette fois-ci, nous vous présentons Frédéric Cahay, qui est Head Greenkeeper au golf de Naxhelet, Head Groundsman au centre d’entraînement des Diables Rouges à Tubize et consultant technique pour sa société Golden Green.

GreenTechPower: ‘Frédéric, en quoi consiste ton boulot?’
Frédéric Cahay: ‘Après avoir été moi-même greenkeeper pendant plus de dix ans, je suis à présent de moins en moins sur les machines. Par contre, je m’occupe de plus en plus du management des équipes, ainsi que de l’encadrement des greenkeepers, que ce soit d’un point de vue technique ou agronomique. Mes deux clients principaux sont le club de golf de Naxhelet et le centre d’entraînement de Tubize, mais je travaille également comme consultant indépendant pour de nombreuses autres structures sportives. Je rends par ailleurs aussi visite à de nombreux professionnels en Allemagne, en Angleterre, en Irlande, en France… cela me permet de continuer à apprendre, mais également à développer un réseau de contacts. Sur base de tout ce que j’apprends, je développe ensuite un modèle adapté à nos conditions, et je l’applique ensuite sur les terrains de sport que je suis.’

GTP: ‘Pourquoi avoir choisi ce boulot?’
Frédéric: ‘En fait, je suis entré un peu par hasard en contact avec le monde du golf. A la base, j’avais en effet suivi une spécialisation en sylviculture, et cela ne m’aurait pas déplu de partir travailler à l’étranger, dans les grands espaces canadiens, par exemple. Cependant, j’ai alors découvert le golf que je ne connaissais pas. Ce secteur m’a permis d’utiliser les connaissances engrangées lors de mes études, mais également de continuer à apprendre. J’ai ainsi pu toucher successivement à la mécanique, à l’arrosage, à la gestion du personnel…. et j’ai donc tout naturellement continuer à parfaire ces connaissances dans ce métier qui me convient parfaitement.’

GTP: ‘Quels sont les aspects les plus chouettes de ton boulot?’
Frédéric: ‘Sans hésiter, l’aspect le plus chouette de mon boulot est de rencontrer des hommes de métier, quel que soit leur niveau. J’adore parler du métier, apprendre de nouvelles choses… Par ailleurs, je dois dire que les greenkeepers restent des personnes très simples d’accès, indépendamment du prestige de la profession. Certains sont en effet employés par les plus grands clubs de football ou de golf par exemple. D’autre part, je tire aussi une satisfaction personnelle d’avoir par exemple réussi à anticiper certains changements d’un point de vue agronomique ou autre. Enfin, j’apprécie de valoriser des compétences acquises, mais aussi de pouvoir travailler dans de très beaux endroits, dont certains ont même quelque chose de magique.’

GTP: ‘Et les moins chouettes?’
Frédéric: ‘L’aspect le moins chouette de mon boulot est de devoir composer avec un certain nombre de choses qu’on ne maitrise pas. Il y a par exemple la météo, mais aussi les machines qui tombent en panne au mauvais moment ou encore l’aspect humain à gérer au sein d’une équipe. Parfois tous ces aspects interfèrent, ce qui peut avoir des conséquences dramatiques pour un gazon, et ce, même si aucune erreur humaine n’a été commise. Il faut accepter que l’on ne maitrise qu’une partie de la nature, et que cette dernière garde certains droits.’

GTP: ‘Que ferais-tu si tu n’étais pas employé dans le secteur des parcs et jardins?’
Frédéric: ‘Je pense que je travaillerais alors dans une grande réserve naturelle, et pourquoi pas sur le continent africain par exemple. Il reste beaucoup de choses à faire là-bas, et j’aime assez l’idée de pouvoir être utile à quelque chose. D’autre part, mes affinités avec la biologie me permettraient de disposer d’atouts non-négligeables.’

GTP: ‘Quel est ton plus grand rêve?’
Frédéric: ‘Il y a quelques années, j’aurais certainement répondu que je rêverais de m’occuper des terrains d’entraînement pour les Diables Rouges, mais c’est entretemps chose faite. J’ai eu la chance de pouvoir participer au projet du nouveau centre d’entraînement de Tubize, de trouver des solutions, de m’entourer de personnes de qualité et de former une véritable équipe qui avance, en dépit des moyens limités par rapport à d’autres pays européens. A l’heure actuelle, mon plus grand rêve professionnel serait de m’occuper des terrains de l’Olympique de Marseille.’

GTP: ‘Que conseillerais-tu à d’autres qui veulent commencer ou se perfectionner dans le secteur?’
Frédéric: ‘Avant tout, il faut s’intéresser au secteur. Je veux parler ici du travail, et non des paillettes. Il ne faut pas avoir peur de travailler le week-end, par tous les temps, d’apprendre à maîtriser les machines… il est en effet nécessaire de pouvoir gérer de nombreux paramètres différents. Ensuite, je pense qu’il est nécessaire de voyager, de faire des stages à l’étranger… les pays anglo-saxons restent une destination privilégiée, car ce sont les leaders du gazon. Enfin, il faut aimer aller à la rencontre des gens, mais aussi rester humble, et je pense que le reste vient ensuite tout seul, mais à force de travail!’ ■

Nom: Frédéric Cahay
Domicile: Beaufays
Age: 43 ans
Employeur: Gérant de la société Golden Green
En service: depuis 2001
Etudes: Graduat en agronomie